Le maedup est patrimoine culturel immatériel de la Corée. Le travail d’une seule cordelette peut dessiner toutes les formes en largeur. La technique est très compliquée, mais elle a sa logique. Elle était utilisée d’abord pour la famille royale et s’est répandue par la suite dans le peuple, pour orner les objets. En général, elle a un rôle pratique, décoratif, mais aussi symbolique.

Chaque motif a son appellation, chrysanthème, lotus, gingembre, libellule, papillon, et suggère la nature, le monde comme un jardin. En Chine, en revanche, ces noms n’existent pas. Le noeud reste avant tout le signe du statut et du rang.
Les noeuds sont en effet une tradition à l’origine chinoise, mais les Coréens y ont ajouté la série des insectes et des fleurs, chrysalide, yeux de crabe ou yeux de chrysalide, évoquant tout un micro-univers familier en Corée. Ainsi, les 20 types de noeuds typiques de la Chine sont-ils passés en Corée au nombre de 33. Sur ces noeuds, les Coréens inscrivaient leurs voeux, leurs souhaits de bonheur, de richesse et de longévité selon les anciennes croyances propres aux objets maedup .

J’ai cherché avec mes élèves à ouvrir cette tradition sur d’autres horizons et sur le monde actuel, en jetant des passerelles avec d’autres techniques comme le macramé, le noeud celtique, les noeuds chinois et japonais, selon
la sensibilité de chacun. J’ai voulu ainsi rendre au maedup sa position centrale, en en faisant une tradition vivante dans le monde d’aujourd’hui, une tradition ouverte sur l’innovation, pour faire passer par là un message esthétique et plastique, au lieu de cantonner le maedup à un simple rôle de parure, rehaussant les objets.
Un simple morceau de fil, vu au départ comme l’évocation d’un dragon en mouvement, symbole de dignité, va donc prendre ici des formes très joyeuses et très libres.

 

2015

Kim Sang-lan